« Vous n’aurez pas ma haine » – Un témoignage qui marque au fer doux
Il y a des lectures qu’on n’oublie pas. Des mots qui restent gravés, longtemps après avoir tourné la dernière page.
Vous n’aurez pas ma haine, d’Antoine Leiris, fait partie de ces livres-là. Je l’ai lu en une soirée, le cœur serré, les larmes parfois au bord des yeux, mais aussi avec une immense admiration pour la dignité et la force qui s’en dégagent.
L’histoire derrière les mots
Antoine Leiris est le compagnon d’Hélène, une jeune femme assassinée lors des attentats du Bataclan, à Paris, en novembre 2015. Quelques jours après le drame, il publie une lettre ouverte sur Facebook intitulée « Vous n’aurez pas ma haine », devenue virale en quelques heures. Une réponse bouleversante à l’horreur. Une promesse faite aux terroristes : celle de ne pas les laisser gagner, de ne pas répondre à la haine par la haine.
Ce livre prolonge cette lettre. C’est le récit des jours qui ont suivi la tragédie, du silence de l’absence, du vide laissé, mais aussi de la présence de leur petit garçon, Melvil, alors âgé de 17 mois. C’est l’histoire d’un deuil, mais aussi celle d’un combat : celui de continuer à vivre, à aimer, à tenir debout, malgré tout.

Pourquoi ce livre m’a profondément touchée
Lire Vous n’aurez pas ma haine, c’est plonger dans l’intimité d’un homme brisé mais digne. Ce n’est pas un manifeste, ni un essai politique. C’est une voix, une douleur nue, une pudeur bouleversante. Antoine Leiris ne crie pas sa colère. Il l’écrit avec une simplicité désarmante, une justesse qui touche droit au cœur. Il n’accuse pas. Il ne moralise pas. Il partage.
J’ai été frappée par le contraste entre la violence des événements et la douceur du style. Par la façon dont l’auteur parle de son fils, comme d’une ancre, d’un moteur, d’un petit être qui, sans le savoir, le maintient en vie. On ressent tout l’amour, toute la tendresse, et cette volonté puissante de protéger l’enfance, coûte que coûte, de la noirceur du monde.
Une leçon d’humanité
Ce témoignage m’a fait réfléchir. Sur la manière dont on réagit à la haine. Sur le choix que l’on a, même dans les pires moments, de rester humain, digne, vivant.
Antoine Leiris ne pardonne pas. Il refuse simplement d’entrer dans le jeu de ses ennemis. Et ce refus est une forme de résistance. Une des plus belles que j’aie jamais lues. Vous pouvez l’achter ici.
À lire absolument
Si vous cherchez un livre bouleversant mais lumineux, court mais intense, je vous recommande Vous n’aurez pas ma haine les yeux fermés (ou plutôt, grands ouverts).
Ce n’est pas un récit sur la mort. C’est un hommage à la vie. À l’amour, surtout. Et à cette incroyable force intérieure qui peut naître dans les moments les plus sombres. J’ai adoré et je vous le conseille !